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l'être lieu

Association fondée par des professeurs et des étudiants qui se propose de développer une programmation culturelle dans les anciens ateliers techniques du Lycée Carnot d’Arras réhabilités en Centre Culturel...

L'être lieu

Cet espace de 800 m2, situé au centre des espaces d’enseignements, permet de promouvoir les cultures contemporaines dans leurs diversités : art contemporain, danse, théâtre, littérature, philosophie, cinéma, concerts...
Directement accessible aux étudiants, cette programmation culturelle est aussi ouverte au public. La réalisation par les étudiants du journal de l’association se veut le témoignage de cette rencontre dynamique de l’enseignement et des cultures actuelles. Et si on rêvait d’une école qui s’ouvrirait à un art contemporain et qui se transformerait à son contact ? Et si on pensait à un lycée qui serait aussi un réel lieu culturel ouvert au monde ? Et si on imaginait un lieu chrysalide, un espace qu’il s’agirait de faire éclore au gré d’expériences artistiques inédites et originales ? Voilà l’audacieux pari relevé par l’Association L’Etre Lieu : créer un territoire double, un lieu d’enseignement et un espace culturel qui se nourrissent l’un l’autre. Comme son nom l’indique, L’Etre Lieu se propose ainsi de repeupler un lieu chargé d’histoire, les anciens ateliers techniques du lycée Carnot, en plein centre-ville d’Arras. Ce sont 800 m2 de locaux ouverts, généreux, prêts à accueillir et à faire fleurir une culture contemporaine, actuelle et vivante mise à la portée de tous. 

Mais pour L’Etre Lieu, le lieu est un être à part entière ; il ne s’agit pas d’ouvrir un musée ou de proposer une structure culturelle déjà vue. Le lieu a pour vocation d’agir sur les artistes qui l’occupent en résidence et qui le font évoluer au gré de ce que l’espace leur inspire. C’est pourquoi L’Etre Lieu ne peut être qu’un territoire éclectique, susceptible d’accueillir toutes les formes d’art contemporain, des arts plastiques au théâtre, à la danse ou à la musique.

Et parce que depuis Socrate la culture passe aussi par le dialogue, le lieu accueille des conférences, des rencontres, des rendez-vous du soir et du savoir; né sous le double patronage de la culture et de l’enseignement, L’Etre Lieu assume ainsi pleinement sa vocation pédagogique. L’association réunit des professeurs, des lycéens et des étudiants en classes préparatoires aux grandes écoles qui accompagnent tous les processus de création : médiateurs culturels auprès du public, ils sont rédacteurs pour le journal et bénéficient d’une expérience formatrice et d’un contact immédiat et quotidien avec une culture vivante.

Chaque visiteur emportera avec lui un peu du lieu, sous la forme d’un journal de curiosités, à la fois programme et bilan, témoignage esthétique d’une aventure qui engage aussi des partenaires culturels de la région, comme le musée des Beaux-Arts d’Arras, le théâtre ou le Louvre-Lens.

Un lieu pour tout le monde qui propose de vivre sa mémoire maintenant et au présent. Une aventure artistique inédite, un lieu, des êtres.


L'être lieu #14 / VESTIGES
Journal de la résidence de l'artiste Damien Gete à L'être lieu de septembre 2021 à avril 2022

"Damien Gete (1991) est originaire de Nancy en Meurthe-et-Moselle. Diplômé de l’ENSAD de Nancy, il est d’abord influencé par le
mouvement Fluxus et l’Arte Povera, ainsi que par des courants de l’art sociologique et des situationnistes. Au cours de ses études, il investit la pratique de la performance pour « s’engager physiquement dans le monde ». L’une de ses premières œuvres, Chambre (2011), consiste à ensevelir une voiture sous la neige, ne laissant accessible qu'une portière, le véhicule se métamorphose ainsi en abri de fortune. Pour l’artiste, la performance est le lieu de rencontre entre son corps et un contexte, c’est ainsi qu’il appréhende la matière (argile, plâtre, céramique, bois) comme une expérience sensible qui l’engage physiquement.
Damien Gete est installé en résidence à L’être lieu depuis septembre 2021. Il y développe une pratique sculpturale, érigeant des « monuments » à partir des vestiges matériels que d’autres artistes ont laissés au cours des dernières résidences..."
Grégory Fenoglio
Professeur d’arts plastiques en CPGE, Cité scolaire Gambetta-Carnot, Arras

 

Mardi 22 Mars 2022 à 18h vernissage de l'exposition de Damien Gete "De toutes parts" / Accès libre et gratuit
L'être lieu - 21 boulevard Carnot 62000 Arras
 


Le théâtre de l'inertie / Mélanie BERGER / 

Musée des beaux-arts d’Arras / 19 mai > 29 août 2021
L’être lieu / 15 mai > 13 juin 2021
ARRAS 


Cette exposition investit ces deux espaces avec des dessins repliés, posés au sol ou sur des bancs, en attente. Les papiers se superposent à l’horizontale, créant des zones d’ombres, des parts invisibles, des dialogues entre ce qui est vu et ce qui est deviné.
Cette double exposition évoque le cycle du temps, la succession de gestes et de repos, à l’œuvre aussi bien dans les dessins que dans leur installation.

Mélanie Berger (1979, Grenoble) vit et travaille à Bruxelles. Elle travaille sur la relation entre surface et profondeur dans le dessin. Après des études à l’ENSAD Paris et la Cooper Union NY, elle développe des projets d’édition et de film d’animation avant de se consacrer entièrement au dessin.

Visites accompagnées tous les jours
en semaine de 9h à 18h sur réservation et le week-end de 14h à 18h.

Ouverture du mardi au dimanchede 10h à 18h (fermeture le lundi)

Accès gratuit

 


L'être lieu #12 / Éclat

Refaire surface / Michael Wittassek et la (re)naissance de Vénus
 

"Au cours de sa résidence à L’être lieu, de septembre 2019 à mars 2020, Michael Wittassek a échangé avec les étudiants de l’option arts plastiques de la classe préparatoire littéraire du lycée Gambetta-Carnot, leur présentant ses réflexions sur la photographie, tout en les accompagnant dans leurs créations personnelles. Librement inspirées par la démarche de l’artiste, celles-ci ont pris la forme de multiples questionnements et explo- rations plastiques sur la matérialité photographique.../.... Michael Wittassek a créé spécifiquement pour l’espace d’exposition une installation photographique intitulée « refaire surface », qui prend en considération la nature industrielle du lieu et son architecture d’atelier. Suspendu à une poutre métallique centrale, cet accrochage photo- graphique s’assimile à un rideau ouvert qui divise donc l’espace mais qui permet aux spectateurs de le traverser. L’installation se déploie spatialement, s’appuyant sur les éléments de l’architecture. Elle fait corps avec la salle, se greffe à ses piliers et ses structures..."
Grégory Fenoglio
Professeur d’arts plastiques en CPGE, Cité scolaire Gambetta-Carnot, Arras.


éclat MICHAEL WITTASSEK / Installations photographiquesMUSÉE DES BEAUX-ARTS D’ARRAS / L’ÊTRE LIEU
Deux expositions croisées :
du 1er au 20 octobre 2020 à L’être lieu, 21 Bd Carnot, Arras
du 1er septembre 2020 au 17 janvier 2021 au Musée des beaux-arts d’Arras


Lors de sa résidence au Musée des beaux-arts d’Arras, Michael Wittassek s’est intéressé d’une part à la peinture illusionniste du trompe-l’œil et au reflet à travers la représentation du verre ou du miroir, et d’autre part au « cliché-verre », une technique entre la gravure et la photographie mise au point dans les années 1860, par le célèbre peintre paysagiste arrageois Constant Dutilleux et par Camille Corot. 

Fort de cette inspiration, Michael Wittassek propose une installation composée d’une trentaine de réalisations photographiques se mêlant au verre et questionnant les notions de transparence, de reflet et d’éclat. Ce dernier terme, polysémique, souligne le rôle primordial de la lumière dans sa pratique photographique mais aussi la création d’une œuvre éclatée, d’un environnement immersif, invitant le visiteur à une déambulation dans les galeries du cloître de l’ancienne abbaye Saint-Vaast.
Cette année, l’artiste Michael Wittassek, en résidence depuis septembre 2019, présente des installations photographiques inédites. 

Michael Wittassek utilise souvent, au sein même de son processus de création, des techniques mixtes d’argentique et de numérique. Il engage pleinement son corps et des gestes dans des bains de révélation et de fixation du motif, ainsi que dans l’installation de ses pièces photographiques. 

Se définissant comme un « sculpteur de photographies », il transforme ses tirages en volumes de papier, suspendus ou gisants au sol, en interaction dynamique avec l’architecture des lieux, comme à L’être lieu dans les anciens ateliers techniques du lycée Carnot, et au musée avec l’architecture abbatiale inspirée de la seconde moitié du 18e siècle. 

Jeudi 1er octobre 2020 
RENCONTRE avec MICHAEL WITTASSEK
de 14H à 16H au Musée des beaux-arts d’Arras
de 17H à 19H à L’être lieu - Cité Scolaire Gambetta-Carnot, Arras


I HEAR VOICES / UN DISPOSITIF SCÉNOGRAPHIQUE DE NADIA LAURO 

Un dispositif du Centre Pompidou, en partenariat avec le Département du Pas-de-Calais 

I HEAR VOICES est un dispositif scénographique constitué de rochers en fourrure accueillant et diffusant une création sonore, les podcasts réalisés par les étudiants de CPGE (classe préparatoire littéraire, option arts plastiques). Ce paysage fictionnel constitué de rochers sonores est un espace immersif, pensé comme  un jardin public d’intérieur, un environnement visuel pour entendre, une invitation à expérimenter plusieurs postures d’écoute de textes et de sons en résonance avec l’exposition « éclat » de Michael Wittassek présentée dans la salle d’exposition. Le visiteur devient acteur de l’installation en partant à la recherche des voix enfouies dans les rochers. 

Nadia Lauro est scénographe, elle développe son travail dans divers contextes. Elle conçoit des dispositifs scénographiques, des environnements, des installations visuelles pour des spectacles, performances et expositions. Ses espaces au fort pouvoir dramaturgique génèrent des manières de voir et d’être ensemble inédites. 

VERNISSAGE MARDI 24 MARS À L’ÊTRE LIEU À 19H30 


Les enregistrements de l'installation du Centre Pompidou

 


L'être lieu#11 / À cœur battant

 

La transformation des choses

 

« Ce que nous reprochons aux œuvres d'art, c'est leur longévité impertinente. En graisse de mouton ou en pastillage et parées ainsi du charme des choses périssables, elles nous trouveraient plus enclins à les aimer, mêmes imparfaites ». Félix Fénéon, La plastique culinaire, 1922. Bulletin de la vie artistique n°15, p.347, 1er août 1922.

 

Sabrina Vitali fonde depuis quelques années sa démarche artistique sur ce qu’elle nomme « l’écologie d’une œuvre éphémère ». Son art participe au cycle général du vivant. L’artiste affirme que la fragilité, l’instabilité, voire même la destruction, sont des expressions du vivant et sont chargées d’une énergie vitale. Ses installations et ses performances s’élaborent ainsi par des transformations et des réactivations où l’exploration d’un contexte est propice à leur développement en un cheminement plastique, sémantique et symbolique...

 (Grégory Fenoglio)


L'être lieu #10 / En chair et en os

" Si la matérialité d’une œuvre s’apprécie en regard des matières façonnées en matériaux qui la constituent, celles- ci ne cessent d’évoluer dans leur usage au cours de l’histoire pour tendre vers l’immatériel, l’instable, l’éphémère, le variable, jusqu’à intégrer l’altération, voire la disparition comme projet ultime.

Il est d’usage de penser que la sculpture, art du volume et de l’espace, s’est développée à travers l’usage de matériaux de taille directe ou de modelage : terre, pierre, métal, souvent d’origine minérale. En outre, dès l’antiquité, on retrouve les quatre éléments, terre, eau, feu, air comme catégories de la matière. Ainsi cette conception va perdurer jusqu’au XXème siècle chez des artistes tels que Joseph Beuys ou Yves Klein.

Pourtant, dès le début du XXème siècle, les créateurs vont faire varier les matériaux engageant de nouveaux gestes et usant de nouveaux instruments. L’avènement de techniques modernes, de nouveaux processus de fabrication, d’inventions industrielles vont ouvrir des horizons de formes et de pratiques.

En même temps, la découverte des modes d’expression extra- occidentaux va enrichir l’imaginaire artistique des européens et introduire des répertoires esthétiques inconnus jusqu’alors. Dans les cabinets de curiosité, on collectionne des objets, artefacts, os venus d’ailleurs, dont le contexte d’émergence ou la valeur d’usage sont occultés au profit d’une lecture purement plastique, voire magique, précisément exotique. La découverte des arts issus de territoires tels que l’Asie, l’Afrique, la Polynésie, offre de nouvelles opportunités dont de nombreux artistes modernes vont se saisir comme Monet, Picasso, Derain, Matisse ou Giacometti. Ces derniers y décèlent une authenticité affranchie des conventions qui les brident, et en même temps une autonomie formelle dégagée de la recherche d’une stricte mimésis au profit d’une libre spiritualité.

Ce n’est pas un hasard si simultanément la notion d’œuvre se trouve réinterrogée à l’aune des changements de conception de la matière, de l’espace et du temps... " (Patricia MARSZAL)


Hervé LESIEUR / À CORPS PERDUS / Musée des beaux-arts + l'être lieu / ARRAS 

17 mars > 8 avril

Lors de sa résidence au Musée des beaux-arts d’Arras, Hervé Lesieur a exploré le rapport étroit qu’il entretient avec les œuvres, notamment celles du Moyen Âge, sujets de ré exion et d’inspiration intellectuelle, plastique et technique.

L’exposition prend la forme d’une relecture thématique et intuitive des collections du musée, à la manière d’un jeu de l’imagination et d’un dialogue renouvelé. Une sélection d’une centaine d’œuvres est montrée au second étage du musée, réagencé pour l’occasion. Elle explore le thème du corps, de l’incarnation et les notions de sacré, de profane et de fantastique.

Autour des œuvres anciennes et inédites d’Hervé Lesieur, des prêts exceptionnels d’œuvres d’artistes contemporains, les collections du musée s’offrent d’une nouvelle manière au regard du visiteur. Certains ensembles sont rarement ou jamais montrés au public comme des masques asiatiques de théâtre Nô, les œuvres graphiques des paysagistes de l’École d’Arras ou encore la chatoyante collection d’oiseaux naturalisés.

La résidence à L’ être lieu s’est développée à partir de septembre autour d’un projet collectif de sculpture. Les étudiants d’hypokhâgne option arts plastiques ont travaillé avec l’artiste et se sont réappropriés l’iconographie de saints, recréant un paradis moderne constitué de sculptures mouvantes qui errent dans la salle des Mays du Musée des beaux-arts d’Arras.

À L’être lieu, l’ensemble d’œuvres d’Hervé Lesieur et des étudiants de khâgne option arts plastiques constitue le laboratoire scénographié d’une monstration du corps et de sa transformation.

Association l’être lieu - 21 Bd Carnot CITÉ SCOLAIRE GAMBETTA-CARNOT à ARRAS


À bout de bras  / 13 mars > 3 avril 2017

La ville d’Arras, riche d’un patrimoine exceptionnel, s’est donné comme objectifs de développer la présence de l’art contemporain, de soutenir les artistes émergents et d’accompagner les projets innovants, objectifs partagés avec l’association L’être lieu.

Depuis 2013, le Musée des beaux-arts d’Arras et L’être lieu s’associent à un artiste plasticien, le temps d’une résidence et d’une exposition croisée, et proposent un parcours d’art contemporain en deux temps.
Ce partenariat atypique s’est construit autour de la notion d’expérimentation artistique et d’une très grande liberté donnée à l’artiste quant au format de la résidence, l’appropriation des deux institutions ainsi que la forme de la restitution au public.
Cette année, l’artiste Claude Cattelain présente des projections et des installations inédites créées pendant sa résidence ainsi que des oeuvres anciennes (dessins, vidéos).
Dans ces oeuvres, l’artiste met en scène les corps, met à l’épreuve leur équilibre, leurs mouvements et leurs limites (force, danger...). Le minimalisme, voire l’apparente mais trompeuse simplicité du résultat plastique interroge poétiquement les gestes et les objets du quotidien.
Cet art de l’ascèse, de la concentration silencieuse, du geste répété, trouve un écho particulier dans cette partie de l’abbaye, autrefois réservée aux moines bénédictins.


L'être lieu #9 / Tentatives

Construire des états de choses.

Claude Cattelain est un artiste plasticien. Il pratique le dessin, la performance et la vidéo, il réalise aussi des sculptures, mais parfois il se revendique marcheur. Son attitude distanciée vis-à-vis des catégories artistiques relève de l’expérimentation et du dépassement des limites dans son sens étymologique. L’artiste américain Allan Kaprow, célèbre pour ses tentatives de rapprochement de l’art et de la vie, définissait ainsi l’expérimentation comme « la mise à l’épreuve d’un principe ». En poursuivant cet héritage, les expérimentations de Claude Cattelain se situent aux croisements de l’essai technique et de l’investigation conceptuelle, d’une production artistique et de son analyse esthétique. Il est un «bricoleur» au sens de Claude Lévi-Strauss, celui qui utilise des événements en vue d’un agencement structurel.

La démarche de Claude Cattelain se situe donc dans l’expérience (empeiria). Son univers artistique s’élabore dans cet empirisme actif. Les situations dans lesquelles il s’engage rejoignent parfois des mythes. Le thème de Sisyphe saute aux yeux par la répétition de gestes et le caractère itératif de ses nombreuses situations filmées. Ses actions sont liées à des mouvements où s’épuisent les activités corporelles .../... 

Mais sa préoccupation artistique est aussi d’ordre esthétique : que peut encore l’image dans un quotidien qui en est saturé ? Une image filmée peut parfois témoigner de l’inattendu le plus pur lorsque sa caméra est emportée par une vague à Brighton et qu’elle suspend le tournage en un cut final. L’accident technique rejoint la philosophie et l’imprédictibilité de notre relation au monde. (Grégory Fenoglio)


L'être lieu #8 / Sous influences

À L’être lieu, P-Y. Bohm s’est prêté pendant les trois mois de sa résidence à un travail d’initiation et de création d’"objets-amulettes" avec les étudiants de l’option arts plastiques de la classe préparatoire aux grandes écoles du lycée Gambetta-Carnot.
Ce travail collectif qui s’est développé « sous son influence » questionne l’intime à travers une production en série. Cette démarche artistique vise à être « au plus près de la charge d’un contenu » dira Pierre-Yves Bohm qui présentera tous ces objets secrets dans une installation in situ, au coeur de l’espace Bizet, lieu de vie des étudiants de la cité scolaire.

Au musée, la résidence a pris la forme d’entretiens avec P-Y. Bohm menés autour de son itinéraire artistique et personnel qui ont abouti à une sélection d’oeuvres et de documents particulièrement significatifs. Les notions de l’intime et de l’influence sont au coeur de cette proposition qui se veut aussi subjective que poétique.

L’exposition regroupe une quarantaine d’oeuvres retraçant les sources d’inspiration, les événements et les rencontres artistiques et humaines qui ont motivé, infléchi, conforté son oeuvre.

Elle aborde le contexte culturel des années 1970, le renouvellement des techniques picturales ainsi que l’engagement personnel et politique de l’artiste. Les oeuvres de P-Y. Bohm sont mêlées à des prêts prestigieux d’artistes du XXe siècle (G. Baselitz, R. Opalka, E. Leroy...) ainsi qu’à des oeuvres littéraires, sonores, et plastiques des collections municipales.


Carnet #1 (En)quête de résidence / Enquêtes Ordinaires

"Enquêtes ordinaires" est un projet de nature expérimental mêlant art et sociologie dans l'objectif d'explorer des dialogues, aussi multiples soient-ils.


L'être lieu #7 / En métamorphoses

La vie est métamorphose permanente, mouvement perpétuel. Les métamorphoses artistiques de Moussa Sarr s'offrent comme des jeux « récréatifs », aux premiers abords amusants, ils en deviennent cruellement efficaces dans la levée de préjugés. Pour Moussa Sarr, se filmer ou se photographier, c'est « tuer son ego ». Il sait qu'être soi-même ne peut rien signifier. Le jeu de la comédie lui permet alors de faire semblant pour dé-jouer des projections sociales - plus ou moins conscientes, plus ou moins raisonnées - face à l'altérité. Esthétiques, caricaturales, défigurantes, terrifiantes ou risibles, les métamorphoses physiques de Moussa Sarr sont toujours des autoportraits qui transfigurent notre société...

autour de Moussa Sarr du 22 janvier au 12 février 2015

L’être lieu / Arts Contemporains Arras 21 Boulevard Carnot - 62000 ARRAS 
Du jeudi 22 janvier au jeudi 12 février 2015 / Exposition de Moussa Sarr dans le cadre de sa résidence artistique. 

Vernissage : Jeudi 22 janvier à 18h / Visites guidées de l’exposition du lundi au vendredi de 18h à 19h 

Musée des Beaux-Arts d’Arras 22 rue Paul Doumer - 62000 ARRAS
Du samedi 24 janvier au lundi 23 mars 2015

Exposition de Moussa Sarr dans le cadre de sa résidence au Musée.

Vernissage: Vendredi 23 janvier à 18h30 


consultez l'être lieu#6...l'être lieu #6 / en chantier

"Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées ; mais, à la différence de l’ingénieur, il ne subordonne pas chacune d’elles à l’obtention de matières premières et d’outils conçus et procurés à la mesure de son projet : son univers instrumental est clos, et la règle de son jeu est de toujours s’arranger avec les « moyens du bord », c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites au surplus, parce que la composition de l’ensemble n’est pas en rapport avec le projet du moment, ni d’ailleurs avec aucun projet particulier, mais est le résultat contingent de toutes les occasions qui se sont présentées de renouveler ou d’enrichir le stock, ou de l’entretenir avec les résidus de constructions et de destructions antérieures.
L’ensemble des moyens du bricoleur n’est donc pas définissable par un projet (ce qui supposerait d’ailleurs, comme chez l’ingénieur, l’existence d’autant d’ensembles instrumentaux que de genres de projets, au moins en théorie) ; il se définit seulement par son instrumentalité, autrement dit, et pour employer le langage même du bricoleur, parce que les éléments sont recueillis ou conservés en vertu du principe que « ça peut toujours servir ».
De tels éléments sont donc à demi particularisés : suffisamment pour que le bricoleur n’ait pas besoin de l’équipement et du savoir de tous les corps d’état, mais pas assez pour que chaque élément soit astreint à un emploi précis et déterminé. Chaque élément représente un ensemble de relations, à la fois concrètes et virtuelles ; ce sont des opérateurs, mais utilisables en vue d’opérations quelconques au sein d’un type."
Claude Levi-Strauss – La pensée sauvage – edition PLON - 1960


l'être lieu / Miet Warlop en chantier / 26 mai > 5 juin 

21 bd Carnot - Cité scolaire Gambetta Carnot - ARRAS

Une œuvre en cours. Vernissage le 26 mai à 18.00

Lundi 26 mai workshop de Miet Warlop ouvert au public à 18.00

Mardi 27 mai workshop de Miet Warlop ouvert au public à 18.00

Mercredi 28 mai workshop de Miet Warlop ouvert au public à 18.00

Le programme


l'être lieu #5 / en coulisses

"A l’image d’une poupée gigogne qui en cacherait beaucoup d’autres, toujours inattendues, le travail de Patrick Devresse propose des écarts esthétiques et le photographe se délecte même, avec une certaine malice, dans l’épreuve contemporaine. Dans le cadre du projet de résidence artistique à L’être lieu, son défi fut double : présenter une rétrospective de ses trente dernières années de photographies et produire deux créations en écho, une pour le musée des Beaux-Arts et une autre pour le centre culturel de la cité scolaire Gambetta-Carnot.
Lors de ce cinquième évènement de L’être lieu, il fut invité à révéler quelques secrets en coulisses. Finalement, cette thématique, qu’il impulsa, devint un enjeu introspectif, mettant en lumière ses propres coulisses artistiques : celles de son passé, qui l’engageaient à réfléchir à sa rétrospective, et celles de son présent, qui l’invitaient à considérer la contemporanéité de sa démarche.
Car si Patrick Devresse s’obstine depuis longtemps dans la photographie et qu’il ne semble jamais rassasié d’images, c’est qu’il se pose les mêmes questions, sous des points de vue multiples.
Reste à définir ce qu’on entend par l’épreuve contemporaine. Nous pourrions la définir par cette grande part de porosité, de contingence et de contiguïté entre l’artisan photographe et le plasticien. Sa pratique artistique cultive les chevauchements, les frottements et le potentiel fictionnel de ces images pour y sonder à nouveau la question du sujet..."
Grégory Fenoglio


l'être lieu #5 / en coulisses

Festival / expositions et conférences / ARRAS
10 février > 21 février 2014

 

Trois lieux d'exposition

  • l'être lieu / 21, Bd Carnot / Cité Scolaire Gambetta 62000 ARRAS 
    du lundi au vendredi de 17.00 à 19.30
  • Musée des Beaux Arts / 22, rue Paul DOUMER 62000 ARRAS
    lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 11.00-18.00
    samedi et dimanche de 8.30-18.00
  • Office Culturel / 61, Grand Place 62000 ARRAS
    lundi 15.30-18.30 
    mardi au vendredi 10.00-12.00 et 15.00-18.30
    samedi 10.00-12.00 et 15.00-18.00

 


 

l'être lieu #4 / à distance / novembre 2013

"Une première rencontre avec Véronique Béland en novembre 2012 et sa participation à l’inauguration de L’être lieu, autour du thème de la « curiosité », nous avaient permis de découvrir et de rêver son projet de littérature extraterrestre. L’artiste nous avait évoqué son œuvre This is Major Tom to Ground Control qu’elle venait de réaliser au Fresnoy (Studio national des arts contemporains, Tourcoing). Cette œuvre fut exposée dans divers lieux d’Europe et revenait pour la première fois, depuis un an, vers sa conceptrice. Le temps de la résidence à laquelle nous l’invitions lui offrait l’opportunité de découvrir les textes générés par cette installation, pour la première fois. Au cours de ce mois de septembre 2013, environ deux cent cinquante livres furent livrés, non sans peine, dans une très lourde malle métallique. Véronique découvrait un trésor. Elle redevenait inventeur des mots et du poids de son univers artistique. Nous souhaitions en savoir plus et accompagner la découverte de ce langage du cosmos qui donne une forme textuelle et sonore à des informations invisibles. Cette voix spectrale, sans identité, simulacre d’une présence, s’exprime en s’adaptant aux modes conventionnels de notre langage. 
Nous étions témoins, et parfois acteurs, de cette exploration des livres. Mûe par une pulsion de curiosité devant sa boîte de pandore, l’artiste ne cherchait pas, elle trouvait. Réincorporant son identité dans l’universalité d’un langage « irresponsable » puisqu’il n’engage pas celui qui l’énonce. Mais le paradoxe est sublime : ce langage n’est pas vide de contenus. C’est précisément ce qui nous fascine dans cette installation. Elle est une œuvre qui explore un mythe technologique (l’espace, l’au-delà) et nous permet d’investir nos désirs et nos croyances. Cette fascination conduira ainsi l’artiste à plonger dans cette malle avec le désir de rencontrer les identités flottantes de ces langages collectifs. Mais cette quête de lecture devint épuisante et presque performative. Comment tout lire ? Ce projet parut vain et bien dérisoire au regard de l’immensité de la tâche que l’artiste s’était fixée: inventaire, archivage, relevés des livres disparus, dysfonctionnements mécaniques, informatiques ou humains, traces de doigts... Dès le premier jour de résidence, intuitivement, l’artiste photographia son épreuve, puis méthodiquement, jour après jour, d’un point de vue unique, révélant a posteriori sous une forme prémonitoire que ce travail d’inventaire était voué à l’échec. Ainsi, l’image produite, par la superposition de toutes ces photographies quotidiennes, témoigne, d’une mise « à distance» de cette mythologie programmée."
Grégory Fenoglio

 


l'être lieu #3 / autour des corps (in)carnation / juin 2013

"Par son « action de prendre un corps », l’étymologie du mot incarnation (du latin incarnatio) révèle un processus de visibilité. Ainsi, ce thème peut aussi se lire comme la métaphore du projet artistique et d’enseignement que nous explorons à l’être lieu.
Si le premier journal s’intéressait à la curiosité, c’est que celle-ci nous permettait de découvrir et de nous approprier la mémoire d’un atelier devenu un centre culturel au sein d’un établissement scolaire. L’intervention sonore de Véronique Béland proposa l’écoute poétique de la puissance d’infini de ce thème. Le second journal sur la hantise lui succéda, en réveillant les fantômes du lieu à travers les obsessions de l’artiste invité Janusz Stega.
A présent, l’incarnation révèle notre désir de développement et de prendre corps culturellement et artistiquement. Nous y sommes aidés par de réjouissantes rencontres avec le musée des Beaux-arts d’Arras et le Festival Latitudes Contemporaines. Dans les deux cas s’invente un partenariat qui permet aux artistes invités, Mâkhi Xenakis (artiste plasticienne) et Nadia Beugré (danseuse), de connecter les évènements et les lieux. Mâkhi Xenakis, en exposant une série de sculptures propose un dialogue inattendu avec les collections et les espaces du musée tandis que la chorégraphe d’origine ivoirienne réinvente dans
l’espace Bizet son spectacle « Quartiers libres ». Nous espérons que ces deux partenariats soient propices à l’invention d’autres expérimentations artistiques.
Ainsi nous définissons notre projet comme un laboratoire des pratiques artistiques portant un regard intime sur le monde qui nous est contemporain, au carrefour de l’enseignement et de la création..." 
Gregory Fenoglio


l'être lieu #2 / autour de la hantise et de l'obsession / mars 2013

"Au cours du mois de décembre, j’ai rencontré Janusz Stega dans son atelier à Lomme. Je ne me doutais pas alors que l’artiste viendrait hanter nos esprits et nos pratiques pédagogiques, jusqu’à devenir le sujet d’obsession de ce journal. Après avoir travaillé plusieurs années dans cet atelier, il se préparait à le quitter. nettoyé et rangé, le déménagement était imminent. l’espace changeait de fonction pour quelques jours encore, les œuvres s’exposaient une dernière fois dans le lieu qui les avait vu naître. L’invitation à participer à une résidence artistique trouva chez lui un enthousiasme immédiat puisque l’artiste aspirait à devenir un « artiste sans atelier ». Il en était pour lui d’une libération. Car s’il avait fait pousser sa peinture pendant des années, dans une précise application matérielle afin de créer ses volumes de mémoires au rythme de la nature ; il souhaitait désormais s’échapper de ce systématisme qu’il qualifiait à présent de pratique d’«ouvrier»
.../... A l’image d’une nature massacrée qui reprend progressivement le chemin de son harmonie, des histoires ont repris « corps ». Du refoulement de l’image, patiemment opéré par les stratifications de peintures, il se libéra de son atelier mais pour hanter le nôtre. Janusz Stega se souviendra de l’atelier « mécanique » dans lequel on décida pour lui qu’il soit élève «ouvrier» à son arrivée en France, ce lieu ressemblait beaucoup à celui qu’il investissait à présent en construisant une maison... sans doute hantée..." 
Gregory Fenoglio


l'être lieu #1 / autour de la curiosité / novembre 2012

"Qu’est-ce que la curiosité ? Son titre l’indique d’emblée en une sorte de clin d’œil amusant, le petit essai d’Annie Ibrahim ne traite pas d’un thème ou d’un sujet parmi d’autres, mais entend se situer en amont de ce moment où nous nous intéressons à quoi que ce soit, en examinant au plus près la nature de ce mystérieux désir, tendance ou élan, par lequel nous nous rendons à une conférence, allons au musée, entreprenons la lecture d’un livre, sans pourtant savoir, à chaque fois, par définition, ce que nous allons y rencontrer. “Curiosité“ : à travers un parcours précis et instruit dans l’histoire de la philosophie, Annie Ibrahim s’emploie à élucider patiemment la signification de ce terme à la fois familier et ambigu. Ce faisant, il ne s’agit pourtant pas pour elle de faire (uniquement) œuvre d’érudition, mais d’éclairer un des aspects fondamentaux de notre condition, et peut-être aussi, plus que jamais, de notre époque. En son sens profond, la curiosité est, selon Annie Ibrahim, désir de transgression. Elle refuse toute limite, comme toute injonction ou toute autorité, à commencer par celles de la réalité, à l’instar de la curiosité utopique qui donne forme à d’autres mondes que le nôtre. La curiosité est par là indissociable d’un risque, celui d’aller voir au-delà, d’explorer les marges, loin de tout repère et de toute norme, à la manière de ces “étonnants voyageurs“ de Baudelaire, évoqués par Annie Ibrahim au seuil de son ouvrage, qui sont littéralement traversés du désir de “plonger au fond du gouffre“, “au fond de l’Inconnu pour y trouver du nouveau“ (voir Baudelaire, “Le Voyage“, dans Les Fleurs du mal)..." 
Arnaud Bouaniche Professeur de philosophie en classes préparatoires Lycée Gambetta Carnot - Arras