Séquence : Pôles et aires de puissance
Pôles et aires de puissance.
Séquence
élaborée par Laurent Bigand, LP Ferry Arras.
Les acquis des élèves
Avant d’aborder « Pôles et
aires de puissance » avec mes élèves, j’ai travaillé le sujet d’étude
« Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ». Les élèves ont
repérés des flux qui
parcourent le monde et qui dessinent des
réseaux dont les nœuds sont fortement
concentrés dans la Triade. Ils ont par
ailleurs identifié les principaux acteurs de la mondialisation.
Plan de la séquence
Séance 1. Les centres du monde. Durée :
2 h. Production des élèves : élaboration d’une synthèse collective ; réalisation
collective d’une carte de synthèse.
Séance 2. Quelles sont les caractéristiques
de l’aire de puissance de l’Asie orientale ? Durée : 2 h. Production des
élèves : réalisation d’un croquis de synthèse ; rédaction collective
d’une synthèse.
Séance 3. Etude d’une situation : la Chine
littorale. Durée : 1 h. Production des élèves : rédaction individuelle
d’une synthèse.
Séance 4. Evaluation.
Lancement de la séquence.
Rappels du cours
d’histoire de seconde
Le premier empire colonial
français, XVIème- XVIIIème siècle (notion de puissance
coloniale (la définition de puissance est ici rappelée), commerce triangulaire
planétaire, ébauche d’une
« première mondialisation »).
Rappels du cours de
géographie de seconde
Le poids démographique actuel et à
venir des différents états et continents.
Le travail se poursuit par un
questionnement des élèves sur leurs représentations de la puissance et des
territoires qui sont les centres du monde : Quels sont les attributs d’une
puissance mondiale ? En d’autres termes, que les élèves savent-ils des
pays qu’ils pressentent comme étant des centres de pouvoir ? Et comment le savent-ils ? Que sont les
centres de puissance du monde : des aires ? des pôles ? Quels
territoires recouvrent ces centres du monde ? Les réflexions des élèves sont
mises en commun et servent à ébaucher une représentation collective commune que
l’on va interroger tout au long de la séquence. En quoi ces représentations
sont-elles justes ? erronées ? Partiellement ? totalement ?
A la fin de la séquence, on revient sur ces représentations pour mesurer la
réflexion construite au cours des 3 séances. Les représentations des élèves sur
les attributs de la puissance servent à compléter la définition rappelée et à
élaborer un tableau de lecture des documents qui seront fournis en séance 1.
Séance 1. Les centres du monde.
Problématique : Quels territoires sont les centres du monde ?
Cette phase de la séance a pour
but d’identifier et de caractériser les différentes aires de puissance :
Amérique du nord, Europe occidentale, Asie orientale. Je lance le cours en
questionnant les élèves : quels sont selon eux les territoires qui
gouvernent le monde ? J’apporte juste après ce questionnement la
définition de « Centre ».
Nous travaillons sur documents. J’ai
choisi des documents à l’échelle mondiale qui mettent en avant ou qui
illustrent cinq éléments constitutifs d’une aire de puissance :
- leur développement et leur
puissance économique (IDH, Pib/hab., zone franche)
- leur puissance géopolitique
(armée, force nucléaire, dépenses militaires)
- leur puissance culturelle (langue, cinéma, auteurs,
gastronomie, mode de vie etc.)
- leur puissance territoriale (aire
: surfaces, ressources naturelles et poids démographique)
- l’existence de villes mondiales
Le travail s’effectue à partir de
planisphères et d’un tableau à compléter pour faire apparaitre les points
communs des aires et pôles de puissance. Tous les élèves ne travaillent pas en
même temps sur les mêmes documents.
Les élèves travaillent par groupes
avec un rapporteur dans chaque groupe. La mise en commun des productions des
élèves sert à élaborer une synthèse collective. L’évaluation se fait lors de la
présentation orale du travail des groupes.
Dans un deuxième temps, la
réalisation collective d’une carte de synthèse se fait au TBI. (Power Point)
Durant cette réalisation, j’insiste sur la présence des villes que sont
Londres, Paris New York ou Tokyo.
Enfin, dernier temps de la séance,
nous travaillons sur la notion de ville mondiale à partir du document 5. D’où
peut provenir la richesse de ces villes ? Quel pouvoir ont-elles
réellement ? Comment cela se traduit-il dans leur géographie ?
Je donne la définition d’une ville mondiale « Une
ville mondiale regroupe des centres politiques, économiques, financiers et
culturels de dimension internationale. Elle concentre des flux d’informations
et de biens à l’échelle planétaire » et nous cherchons ensemble dans un ensemble
de documents en quoi Tokyo peut être une ville mondiale.
Nous concluons la séance en disant
que « les villes mondiales et les aires de puissance contrôlent le reste de la planète ».
J’apporte des éléments de connaissance qui permettent de mieux organiser la
définition de puissance et notamment la distinction hard power et soft power,
pouvoir de l’état et pouvoir de la société.
Séance 2. Quelles sont les caractéristiques de l’aire de
puissance de l’Asie orientale ?
Dans une première phase, il s’agit
d'étudier comment s’est organisé et s’organise l’espace de l’aire de l’Asie
orientale, à l'échelle régionale : le rôle moteur du Japon et de la Chine, les
échanges à l’intérieur et à l’extérieur de l’espace, les disparités de
développement et de régime politique entre les pays.
Temps 1. L’organisation de
l’espace de l’aire de puissance de l’Asie orientale.
Le cours débute par un
questionnement des élèves sur leurs représentations de l’aire de puissance de
l’Asie orientale. Celles-ci sont mises en commun au tableau. On peut revenir
rapidement sur les documents de la séance 1 pour préciser les territoires
abordés.
Ensuite, je présente à l’aide d’un
diaporama l’espace de l’aire de puissance de l’Asie orientale et l’historique
de son développement. Quatre pôles régionaux de forte croissance économique
apparaissent : Japon-Corée du Sud, Grand Pékin, Shanghai-Hong Kong-Taiwan,
région de Singapour.
A partir des documents des
vignettes 2 à 5, les élèves réalisent un croquis de synthèse de l’historique du
développement de l’Asie orientale. Si l’on manque de temps, ce croquis peut
être réalisée par l’enseignant.
Temps 2. Forces et faiblesse de
cette aire de puissance.
A
partir de documents cartographiques, de schémas, de textes, les élèves
vont réaliser une synthèse sur les forces et les faiblesses de l’aire asiatique
orientale.
Le travail sur documents se fait par
groupes. 4 groupes sont constitués, chacun d’entre eux comporte un rapporteur.
Groupe 1 : recherches sur la
démographie et l’IDH de la zone (points forts, points faibles). Je précise la
notion de « diaspora » : Dispersion d'une communauté, d'une ethnie à travers le monde.
Groupe 2 : recherches sur
l’économie et les villes (points forts, points faibles)
Groupe 3 : recherches sur la
connexion aux routes maritimes et l’existence de ports (points forts, points
faibles)
Groupe 4 : recherches sur la
géopolitique de la zone (points forts, points faibles)
Dans un premier temps, les
documents sont distribués sans questionnaire mais avec la phrase introductive
« On s’interroge sur… » pour que les élèves s’interrogent sur
l’apport des documents. Lorsque les élèves peinent trop et ne parviennent plus
à avancer dans l’analyse des documents, je leur donne le questionnaire. Les
titres de presse sur les rivalités territoriales internes à cette aire de
puissance sont très nombreux. Je les cite au groupe 4 et à la classe lors de la
mise en commun.
Les productions des élèves sont
mises en commun (évaluation à l’oral possible) puis nous rédigeons
collectivement une synthèse à partir d’un canevas que je fournis.
Je précise que depuis le drame de
Fukushima, le Japon a perdu de sa puissance économique et que, par ailleurs, il
dépend des USA pour sa sécurité depuis 1945.
Transition : À l’intérieur de cette aire de
puissance, il existe des pôles de puissance comme le Japon ou la Chine. Toute
la Chine ?
Séance 3. Etude d’une situation : la Chine littorale.
Problématique de la séance : La
Chine littorale sera-t-elle le moteur du développement de la Chine et de
l’Asie orientale ?
Objectifs : Il s’agit de voir
comment la Chine littorale s’intègre et trouve une place majeure dans le
commerce de l’aire asiatique et dans la mondialisation. Il s’agit aussi de
montrer son développement rapide mais également les défis (salaire, formation,
concurrence, tension sociale et politique) auxquels elle est confrontée qui
peuvent limiter le rôle moteur de la Chine littorale dans le développement du
pays. Les documents ne pouvant pas tout dire, je complète leur apport par des
explications orales.
a) Quelle place la Chine littorale
occupe-t-elle dans l’Asie orientale et dans l’ensemble de la Chine ?
Les élèves
étudient les documents montrant les déséquilibres chinois et l’intégration
régionale de l’économie de la Chine, puis ils rédigent individuellement le
premier jet (qui pourra être amélioré en accompagnement personnalisé) d’une
synthèse à partir d’un plan commun. J’apporte la définition de la
« zone franche » appelée en Chine Zone Economique Spéciale
(ZES) : Espace industriel souvent
lié à un port où la fiscalité est avantageuse de manière à permettre un
développement rapide.
b) Zones franches et conteneurs, les
moteurs du développement ? Shenzhen, interface de la mondialisation.
Possibilité 1.
L’implication de la ZES comme
interface de la mondialisation. L'étude peut se faire à l'échelle de la ville
de Shenzhen à l’aide de cartes, de textes sur PSA (usine), du schéma de Bost
sur une ZES, de photos (port)…
Localisation de Shenzhen puis présentation
d’un diaporama qui fournit des rappels sur la Chine littorale et qui présente
la ville et les ports à l’aide de photos.
Etude de documents avec
questionnaire.
Présentation d’un croquis de
synthèse : Shenzhen, une interface
de la mondialisation.
Possibilité 2.
Je diffuse une première fois une
vidéo sur Shenzhen : http://www.dailymotion.com/video/x80cp5_shenzhen-30-ans-apres-l-ouverture-e_news
Je note au tableau non seulement
ce que retiennent les élèves mais aussi les questions qu’ils se posent :
ce sont autant de points à vérifier ou compléter lors de la deuxième diffusion.
Les enjeux environnementaux et la conquête du marché intérieur sont pointés. Puis,
à l’aide de la carte de la Chine (document 1 de la séance 3) et du document 1,
nous localisons Shenzhen et je complète la présentation de Shenzhen à l’aide
d’un diaporama : Shenzhen, une interface
de la mondialisation.
Le fonctionnement de cette zone
franche est complété par la lecture du document 4 et je commente le schéma de
fonctionnement de la zone Franche (document 8)
Séance 4. Evaluation
Pistes possibles :
Questions sur les notions
abordées : centre, interface, aire de puissance, zone franche, ville
mondiale.
Réalisation possible d’un croquis
de synthèse sur la Chine littorale.
Cette séquence est publiée avec les documents
utilisés en cours dans la partie réservée du site. Pour y accéder, cliquez ici.