LE NUMERIQUE, UN OUTIL A METTRE AU SERVICE DE L’HISTOIRE-GEOGRAPHIE ET DE L’EDUCATION CIVIQUE
Aujourd’hui, nos élèves appartiennent à une génération de l’internet, de l’image, de la connexion et du zapping et apparaissent bien comme des « digital natives ». Les professeurs ont aussi été touchés par la révolution numérique. Ils sont aussi connectés et leur travail a déjà été considérablement transformé. L’accès à de nouvelles possibilités pédagogiques est facilité. Or, au-delà de la question de la nécessaire adaptation des enseignants aux nouvelles pratiques et exigences de leur public, il apparaît surtout impossible aujourd’hui de faire l’économie des nouveaux usages qui sont nouvellement permis et offerts. Il ne s’agit pas bien sûr de céder à une illusion et d’élaborer une nouvelle position paradigmatique. Il s’agit au contraire d’intégrer progressivement, régulièrement ou ponctuellement des outils en s’interrogeant chaque fois sur leur plus-value pédagogique.
Les propositions qui sont avancées ici ne doivent avoir qu’une valeur d’exemple ; elles rassemblent différents modes opératoires qui s’inscrivent dans un temps long qui dépasse celui de la classe. Elles ouvrent bien des champs de possibles.
Elles n’ont pas non plus été pensées sans réfléchir aux différentes hétérogénéités des situations d’enseignement. Le Groupe collège a bien conscience que les établissements ne sont pas tous dotés de la même manière. Accéder à un vidéoprojecteur demeure parfois difficile. Certains, mieux équipés, utilisent des tableaux blancs interactifs. Les établissements ont parfois plusieurs salles « pupitre » qui ne sont cependant pas toujours disponibles et leur maintenance n’est pas toujours parfaite ; cette situation ne rassure évidemment pas les collègues qui décident d’utiliser cet outil et nécessite aussi une préparation spécifique et une répétition préalable. La connexion internet dans la salle de classe est un véritable luxe pour beaucoup ; le débit ne permet pas toujours non plus de mettre en place ce qui a été prévu initialement. Par ailleurs, nous ne sommes pas sans connaître et vivre la grande hétérogénéité des élèves. Leur niveau de compétences informatiques n’est pas égal et pas toujours aussi développé que ce que nous pourrions imaginer. L’expression « digital natives » demeure globale et ne reflète pas toujours une réalité souvent plus complexe. Le taux d’équipement des familles est aussi très variable. Les appareils peuvent être obsolètes ou défaillants et l’accès aux postes des établissements est par ailleurs conditionné par les emplois du temps ou les activités des centres de documentation. Les réflexions qui ont été menées n’ont jamais perdu de vue les degrés divers de familiarité et d’aisance de nos collègues avec les outils numériques. Au sein même du groupe collège, une grande diversité existe ; certains sont engagés dans cette voie depuis de nombreuses années, d’autres sont moins experts. En travaillant sur ces propositions, nous avons pris conscience de l’extraordinaire variété des possibilités numériques disponibles. Cette offre très vaste peut ne pas rassurer ; elle nécessite souvent des téléchargements, des ouvertures de comptes personnels et, surtout, elle implique de consacrer un temps plus ou moins long à la compréhension de chacun des outils. Dans ce contexte, il nous a semblé important de proposer des outils faciles à exploiter.
Pour dépasser les appréhensions et les difficultés, il est évidemment possible de s’appuyer sur les compétences de ses autres collègues. La démonstration en a été faite au sein même du Groupe collège. Il est plus facile de tenter de nouvelles expérimentations numériques en profitant de l’expérience et des conseils des autres. Le référent numérique de l’établissement peut aussi fournir une aide précieuse. Il ne s’agit pas forcément d’utiliser tous les outils présents dans nos propositions. Celles-ci peuvent être en quelque sorte déconstruites pour mieux construire l’itinéraire d’une progressivité de formation. En fonction de chacun, il est possible de commencer ou de confirmer de nouvelles manières de travailler avec le numérique. Les offres du Plan académique de formation constituent aussi des étapes utiles dans les progressions personnelles. Enfin, connectés, les professeurs peuvent aussi s’appuyer sur l’ensemble des ressources disponibles sur internet ; les tutoriels ou les conseils des forums spécialisés de discussion sont très utiles.
Au total, l’idée est bien de rassurer et de convaincre. L’utilisation raisonnée du numérique dans nos pratiques pédagogiques doit favoriser l’attention de nos « digital natives ». Elle doit participer à la motivation de nos élèves et permettre la reconquête du travail à la maison en s’inscrivant dans les habitus de nos élèves. Le numérique pédagogique doit s’inscrire dans les réseaux de l’élève pour mieux le faire progresser.